Les salariés de General Electric du site de Belfort ont bloqué la première réunion qui devait avoir lieu le 17 juin 2019 pour discuter du plan social.
Syndicats et élus se mobilisent contre le plan social
Une réunion d’information sur le plan social devait se tenir le lundi 17 juin 2019. Cependant, 700 employés ont envahi le bâtiment et bloqué l’entrée de la salle de réunion.
Une nouvelle réunion devrait avoir lieu dans les prochains jours, aucune date n’a été confirmée pour le moment.
L’intersyndicale CFE, CGC, CGT, Sud a adressé une lettre une lettre au Président de la République Emmanuel Macron pour dénoncer :
« la mort annoncée de l’entité gaz, aux effets dévastateurs pour le bassin d’emploi de Franche-Comté »
L’intersyndicale CFE, CGC, CGT, Sud
Les sous-traitants de la région s’inquiètent également puisque les commandes du groupe américain diminuent.
Le conglomérat américain GE, fondé en 1892, avait annoncé fin mai 2019 la suppression de 1 044 emplois dans son usine de Belfort où sont employées 4 300 personnes.
L’activité du gaz est le secteur le plus touché avec la suppression de 792 postes (sur 1 900). Ces suppressions d’emplois sont dues à l’effondrement des commandes de turbines à gaz. 252 emplois seront supprimés dans le secteur des fonctions supports (informatique, comptabilité …) Ces suppressions de postes représentent un quart des effectifs du groupe du département.
En 2015, la société avait acquis la branche énergie d’Alstom avec l’accord du ministre de l’économie de l’époque, Emmanuel Macron. GE avait alors promis la création de 1 000 emplois
Le groupe General Electric avait acheté la branche turbine à gaz d’Alstom en 1999. Ce secteur, qui est aujourd’hui le plus touché par les suppressions de postes, ne faisait donc pas partie de ces engagements.
L’indignation des politiques
Cette annonce avait provoqué l’indignation des politiques de la région et des employés du site. Ces suppressions atteignent le millier d’emplois, la sous-traitance et les commerces seront impactés.
Néanmoins, Emmanuel Macron avait déclaré, que
« Le gouvernement est à l’œuvre et les engagements qui avaient été pris par General Electric devront être tenus ».
Bruno Le Maire a indiqué au député du Territoire de Belfort,
« Oui, nous sommes prêts à nous battre à vos côtés. C’est un coup dur pour Belfort, bien sûr, mais c’est un coup dur qui vient tout simplement de l’effondrement des commandes de turbines à gaz ».
Le Ministre de l’Economie et des Finances avait rappelé qu’un fond de versement a été financé par General Electric en compensation des emplois non crées en 2015. Le site de Belfort pourrait bénéficier de ce fond de revitalisation s’élevant à 50 millions d’euros. Ce fond servirait pour trois branches : l’aéronautique, le démantèlement des centrales nucléaires et l’hydrogène.
Le ministre avait évoqué des pistes pour les employés touchés par ces suppressions d’emplois.
« Nous ferons en sorte que certains d’entre eux puissent retrouver une place chez Alstom dans la construction du TGV du futur ».
Le site de Boulogne-Billancourt serait aussi touché, mais à une faible échelle, avec la suppression de 50 emplois. Celui de Chonas-l’Amballan, en Isère, serait vendu.
Cette annonce tombe mal pour le gouvernement, après les difficultés accumulées avec Ford Blanquefort, Arjowiggins, Ascoval, … Mais elle s’inscrit dans une vague de désindustrialisation de la France qui semble bien difficile à enrayer.
Le Ministre de l’Economie se rend sur le site
Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie, s’était rendu sur le site de Belfort, le 4 juin 2019, afin de rencontrer des élus locaux et des représentants de salariés. Il avait annoncé la création d’un comité de suivi et avait appelé General Electric à réduire les suppressions d’emplois en investissant à Belfort dans l’activité aéronautique.
« Son plan social doit être amélioré (…). Il est important que General Electric revoie sa copie »